"De mon temps, il n’y avait pas autant de gens dépressifs...
- Céline Rousseau
- 5 mai 2023
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 28 juil. 2023
et autant de psychologues et autres thérapeutes !"
C’est cette amie de ma mère 75 ans que je croise au cours d’un après-midi et qui s’exclame vivement à ce sujet .
Il est vrai que nous constatons une évolution de la santé mentale en France qui est pour le moins inquiétante. Aujourd’hui les termes « burn out », « épuisement professionnel », « charge mentale » … font partis de notre quotidien.
En échangeant avec cette dame « d’un autre temps » je comprends ce qu’elle veut exprimer derrière ses mots et cet échange ouvre une réflexion :
Nous vivons dans une société où l’instabilité est grande : l’économie, les conflits géopolitiques, la santé, l’environnement et même l’Education…tout est remis en question. Plus celle-ci perdure plus elle vient toucher à notre stabilité intérieure. Si nous voulons maintenir le cap il nous est nécessaire de faire appel à nos ressources personnelles. Seulement parfois celles-ci ne sont pas assez nourries pour devenir une base sur laquelle s’appuyer.
Il suffit qu’en plus nous vivions de plein fouet cette instabilité dans notre environnement personnel ou professionnel pour que très vite nous nous sentions submergé, dépassé. C’est un peu comme si nous vivions une perte de pouvoir.
Quand l’instabilité se manifeste, elle exprime notre incapacité à trouver en nous les ressources nécessaires pour vivre et dépasser la zone de perturbation avec suffisamment de sérénité et d'autonomie.
Parfois, notre faible capacité de résilience nous amène à demander de l’aide et c’est là que le thérapeute joue son rôle.
Accompagner les personnes à mettre de la compréhension sur la situation vécue et la gestion des émotions que l'instabilité soulève, tout en les aidant à trouver en eux l’énergie suffisante pour dépasser cette période, ce moment difficile ou encore cet obstacle.
Le thérapeute quelque soit son « titre » reste un aidant avec une connaissance de la psyché humaine et de ses mécanismes, munis d’outils spécifiques pour lever les blocages inconscients.
Pour autant, la « résolution » appartient à la personne accompagnée : c’est pour beaucoup son engagement à prendre soin d’elle par elle-même qui garantira l’efficacité de son accompagnement.

Un jour peut-être, les thérapeutes n’existeront plus (en aussi grand nombre )… ce sera le signe que la société se porte bien mieux et que la capacité de résilience en chacun de nous est grande.
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